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Conseil national du 15 décembre

Il y avait un Conseil national ce samedi 15 décembre et Marie-Anne Kraft, nous a livré ce compte-rendu :
« Un Conseil national revigorant : une salle pleine, une ambiance chaleureuse en même temps que sérieuse, concentrée, sans tension ni disputes, des interventions pertinentes (environ 50 prises de parole), un François Bayrou en pleine forme, qui tient le cap et inspire confiance plus que jamais, et bien entouré, avec notamment une Marielle de Sarnez forte et rassurante, un Robert Rochefort clairvoyant, un Marc Fesneau présent, un Jean-Jacques Jégou qui tient la baraque, un Jean-Luc Bennhamias proche des militants !

Point sur la situation politique et économique de la France

François Bayrou a commencé par exposer sa vision de la situation économique et politique de la France. Tout ce qu’il avait annoncé se produit ligne à ligne, mot à mot :
– la situation financière, économique et sociale du pays, a difficulté à atteindre en 2013 le seuil maximal de 3% de déficit public (qui nous conduite à une dette de 95%, proche du niveau qui rend la dette hors de contrôle) ;
– le produire en France, qui ne fait pas encore l’objet d’une véritable mobilisation générale ;
– les difficultés sociales, l’aggravation de la pauvreté et de la précarité, le sentiment de déclassement (50% des Français craignent devenir pauvres ou se disent déjà pauvres pour 15%).

François Bayrou rappelle qu’il a approuvé les orientations de François Hollande, dont les grandes lignes sont :
– politique de l’offre, de soutien aux entreprises ;
– politique de retour à l’équilibre des finances publiques ;
– mise à l’écart ou report des sujets de division (vote des étrangers,…).

Or aujourd’hui le président et le gouvernement n’évoquent plus les économies ni où elles seront réalisées (annonce de 2,5 Milliards pour lutter contre la pauvreté, souhait de V.Peillon de revaloriser les salaires des enseignants, contrat de génération,… avec quel financement ?).

L’affaire de Florange a fait ressortir les incohérences et l’éclatement en cours de la majorité du gouvernement, a révélé qu’il existe deux gauches dans cette majorité avec un risque de scission et de perte de majorité : d’un côté une gauche sociale-démocrate-libérale, de l’autre une gauche proche de celle du Front de Gauche.

Eclatement également du côté de l’UMP. La querelle entre Copé et Fillon n’est pas seulement une question d’hommes, mais bien une fracture de ligne politique entre :
– d’un côté la ligne Buisson incarnée par JF Copé, une ligne cynique qui ayant compris que « les passions sont plus fortes que la raison » et que « les passions noires sont plus fortes que les passions positives », a choisi de donner au peuple ce qu’il attend, jouant sur la haine de l’autre, attisant la division, dont l’objectif est de faire chuter le gouvernement plutôt que faire réussir le pays ;
– d’un autre côté la ligne gaulliste incarnée par F.Fillon, qui a courageusement et explicitement défendu le rassemblement du centre droit au centre gauche. Cette ligne là est compatible avec notre vision. Mais sa position est très difficile à tenir sans diviser l’UMP, sans risquer de se faire dépouiller feuille à feuille, avec un risque d’être « artichauïsé ».

Il existe une majorité réformiste pour la France et c’est la seule voie possible pour s’en sortir mais les règles électorales du jeu politique ne permettent pas de la mettre en œuvre facilement. Nous en sommes-là. Ceux qui prétendent que nous envisageons un « ralliement » au gouvernement n’ont pas compris et se trompent. Tant qu’il n’y a pas eu de clarification politique de ligne et de changement de règle en vue de constituer cette majorité centrale, nous ne pratiqueront aucun ralliement. Si la situation ne change pas, les mêmes causes produiront les mêmes effets. En revanche, si se présentent des circonstances nouvelles permettant de dessiner cette volonté de rassemblement, François Bayrou sera prêt, le Mouvement Démocrate répondra « présent ».

Nous conservons de précieux atouts. Le premier est celui d’avoir vu juste et d’avoir dit la vérité aux Français. Ce qui nous confère la crédibilité, étape nécessaire pour obtenir la confiance et l’adhésion des Français.

Marielle de Sarnez nous incite à revendiquer notre ligne, notre appartenance à ce Mouvement Démocrate avec fierté, notre préférence à parier sur la réussite du pays plutôt que sur l’échec du gouvernement. Le MoDem est une marque reconnue. C’est un « Mouvement » (connotation d’évolution, de courant d’idées et d’ouverture) plus qu’un « parti » (connotation sectaire). Nous sommes d’accord avec le cap annoncé par le gouvernement même si nous avons des inquiétudes et des interrogations sur la façon dont il est géré et souhaitons une nouvelle organisation de la vie politique. En effet, le gouvernement n’a pas sonné la mobilisation générale sur le redressement de la France, manque de perspectives sur les réformes nécessaires, montre que trop de ministres sont en incohérence, enfin inquiète sur certaines réformes sociétales, sources de divisions, agitant ces questions comme pour mettre au second plan les grandes questions importantes de l’économie. Il faut aussi aller plus loin que le rapport Jospin sur la moralisation de la vie politique. Nous avons fait des propositions concrètes à François Hollande lors de notre rencontre, sur le mode de scrutin proportionnel notamment. Marielle de Sarnez exprime sa satisfaction de voir les lignes bouger, à droite comme à gauche et au sein de EELV, confirmant notre vision.

Les prochaines échéances électorales

Les prochaines étapes électorales sont les municipales et les européennes en 2014. Notre stratégie aux municipales sera celle de l’ouverture et du rassemblement avec ceux qui partagent notre vision. Concernant la politique de la ville, il faut faire une campagne de projet et non une campagne partisane, faire émerger des personnalités nouvelles, compétentes, issues de la vie civile, à l’image des GAM (Groupe d’Action Municipale) qui avait fait gagner Grenoble dans les années 60 avec Hubert Dubedout. Concernant les élections européennes, nous visons une liste défendant un idéal européen, un renouveau pour une Europe affaiblie en manque de véritable projet et d’identité.

Alliance avec l’UDI ? Partenariats locaux possibles mais pas de double appartenance

Tout d’abord précisons que l’UDI n’est pas encore vraiment un parti (son congrès fondateur est annoncé pour le mois d’avril 2013, avec officialisation de statuts), il est le rassemblement d’un ensemble de petits partis de centre-droit qui partagent certaines valeurs et d’accord pour un ralliement électoral donné d’avance à l’UMP, s’inscrivant explicitement « à droite ».
Le Modem et l’UDI partagent certaines valeurs et une vision de l’économie, qui sont d’ailleurs partagées avec la vision des sociaux-démocrates du PRG et du PS et certains de EELV, mais ne sont pas sur la même ligne politique ! Prôner un rassemblement pour une majorité centrale est très différent de critiquer systématiquement par principe le gouvernement et de rallier par avance à une UMP qui s’est « buissonnisée ».
Comme le dit Robert Rochefort, « l’UDI est porteur d’une banalisation du jeu politique [en s’inscrivant dans la bipolarisation et même en l’entretenant] alors que le MoDem est porteur d’une originalité, d’un renouvellement du jeu politique [et d’une attitude véritablement constructive et visant en premier lieu l’intérêt du pays et le rassemblement plutôt que l’échec du gouvernement et la division droite-gauche]».
Des listes communes ou des alliances avec des personnes de l’UDI au niveau local sont tout à fait envisageables, de même qu’avec des personnes de centre-gauche. Des partenariats sont possibles, sans qu’il soit souhaitable ni nécessaire de prôner une double appartenance au MoDem et à l’UDI, ce qui ajouterait plutôt de la confusion. Nos statuts sont clairs (article 4) : « L’appartenance au Mouvement Démocrate est exclusive de toute adhésion à une autre formation politique », à l’exception des partis fondateurs du MoDem (UDF et Cap21, avant que ce dernier reprenne son indépendance). Il n’est pas question de modifier les statuts (ce qui du reste nécessiterait de convoquer un congrès). Cependant on peut être « tolérant » si certains sont « intéressés » par l’UDI, ne les empêchons pas d’aller voir, ne tenons pas un langage ostracisant à leur égard alors que nous souhaitons un rassemblement central avec ceux qui ont des idées proches des nôtres. Pendant cette période intermédiaire ou l’UDI n’est pas encore vraiment constitué en parti, il faut faire montre de souplesse et d’ouverture. Cependant, il n’est pas concevable que des responsables politiques qui ont une fonction de gouvernance au sein du MoDem tiennent également en même temps une responsabilité à l’UDI. Dans ce cas ils doivent renoncer à leurs responsabilités soit au MoDem soit à l’UDI.

Autres sujets internes d’organisation du MoDem

Le Conseil National a aussi évoqué les sujets internes, que nous ne détaillerons pas ici :
– L’approbation des comptes 2011 et la situation financière du MoDem. Etant donné le financement public qui passe de 3.8 Millions d’euros en 2011 à environ 1 million d’euro en 2012, le MoDem a réduit fortement les dépenses et a dû licencier du personnel. Tout est fait pour aider les personnes concernées à retrouver du travail et le personnel qui reste a vu sa charge de travail accrue. Les soutiens des adhérents sont bienvenus, tant financiers que pour aider le personnel qui cherche un nouveau poste. Le Modem tient ses engagement concernant l’aide financière promises aux candidats aux législatives qui ne pouvaient pas être remboursés (score
– L’amélioration de l’organisation et de la gouvernance du Mouvement. Il y a eu beaucoup d’amélioration grâce à l’équipe autour de Marc Fesneau. Des actions sont à relancer, notamment pour renforcer notre communication et pour constituer des groupes de travail (sur les questions économiques et sociales, sur la moralisation de la vie publique, sur un projet pour la ville, sur le projet européen). François Bayrou va entamer en janvier un tour des France des Mouvements départementaux, à la rencontre des militants, des élus et aussi d’entreprises et d’associations du tissu local régional.
– La nomination des membres de la CCC (Commission de Conciliation et de Contrôle), renouvelant des membres et en nommant de nouveaux.
– En même temps que le Conseil national se déroulait le dépouillement de l’élection de la présidence des Jdem, les Jeunes démocrates. C’est Thomas Friang, de la Moselle, qui succède à François-Xavier Pénicaud à la présidence des Jeunes, ce dernier étant invité par François Bayrou à faire partie du Conseil national. »

Amitiés
Michel

 

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